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Actes et synthèses du Séminaire doctoral « Le bien commun »,
Réflexions sur le bien commun : |
L'objectif de ce premier séminaire a été de prendre la mesure de l'enjeu de la notion de « bien commun » pendant le siècle des Lumières, lorsque l'écart par rapport au monde médiéval, au-delà de l'inexorable, commençait d'engendrer ici des réactions et des nostalgies, et de susciter là un désir de l'agrandir encore pour rendre la séparation irrémédiable.
La question de la transition d'un monde à un autre dans cette « période charnière » (Reinhardt Koselleck) ne recouvre pas seulement l'idée d'une transformation voulue et annoncée. Elle est tout d'abord transculturelle, dans la mesure où les pays européens présentent des rapports de concordance et de choix sur cette question du « bien commun » qui vont les engager dans une histoire singulière au dix-neuvième siècle. Mais elle sort aussi du cadre strict de l'histoire, puisque le changement de paradigme par rapport aux lectures médiévales du « bien commun » n'a jamais été vraiment stable. À preuve les résurgences chroniques venant soutenir l'importance de ce « bien commun » jusqu'à nos jours: la modernité n'en finit pas de ne pas finir, et elle ne parvient pas à s'achever dans une consommation rêvée.
Les premiers intervenants de ce séminaire, tous de l'université d'Artois, ont d'abord cherché à poser des jalons, à lancer des directions de recherche pour instruire la problématique d'un « bien commun » qui fait un retour en force aujourd'hui en signalant les apories d'un discours civilisationnel déployé à l'échelle du monde par la force politique, économique et militaire.
Les situations relatives de plusieurs pays européens : la Prusse et l'Autriche, l'Espagne et l'Angleterre, ont été exposées pour initier une réflexion dont on espère qu'elle s'enrichira et qu'elle se précisera dans les prochains séminaires.
Il est d'ores et déjà prévu que les deux suivants seront consacrés au monde germanique et au monde britannique, à la relation intime et transculturelle qui les attache durablement au développement des Lumières françaises au dix-huitième siècle.
La formule des « actes et synthèses » proposée ici n'est en rien semblable à des « actes de colloque », ou à l'édition précautionneuse et jalouse d'une publication collective. Elle consiste simplement en une collection des notes ou des textes, entièrement ou partiellement rédigés, compilés en un document unique pour laisser un témoignage des points divers qui ont été discutés pendant la tenue du séminaire. Ces notes et ces textes sont précédés par l'affiche du séminaire, ainsi que par l'introduction générale. Nous espérons que ce document sera utile aux étudiants qui suivent ces travaux, ainsi qu'à toute personne intéressée par sa thématique.