Responsable : Béatrice FERRIER
Ce centre, qui rassemble le plus grand nombre de chercheurs en France dans le domaine de la littérature et des publications pour la jeunesse, ne se limite pas à l’approche d’un patrimoine littéraire mais s’ouvre au cinéma, au théâtre, aux périodiques et plus généralement à tous les objets culturels de l’enfance et depuis l’accueil en 2008 d’un important fonds d’ouvrages et d’archives du CRILJ (Centre de recherche et d’information sur la littérature de jeunesse), l’équipe de recherche constitue le cœur scientifique d’un ensemble de dispositifs progressivement déployées – formations avec le Master « Littératures d’enfance et de jeunesse » à distance, ouvert en 2013 et le DU consacré à la « médiation jeunesse » en collaboration avec le SCD ; organes de publication pour la diffusion des travaux : la revue Les Cahiers Robinson ainsi que la série « Enfance » (collection « Etudes littéraires ») d’Artois Presses Université ; des centres de ressources documentaires, avec deux bibliothèques liées : la « Bibliothèque de recherche Robinson » destinée à la conservation et à l’exploitation scientifique par tout chercheur des collections du CRILJ, et la bibliothèque professionnelle ou « Bibliothèque Robinson », pour les collections sans restriction d’usages, consacrée à la formation professionnelle, aux actions de valorisation et de médiation.
Le questionnement porte sur les valeurs et définitions de l'enfance, qu’elles s’expriment dans l'industrie culturelle, dans la transmission scolaire ou chez les écrivains reconnus qui ont construit leur œuvre sur un rapport affirmé à cette enfance. Celle-ci, dans nos sociétés modernes, ne cesse de s’étendre, comme pour confirmer l’intuition de Gaston Bachelard la voyant tel un noyau primitif, débordant un cadre temporel précis, pour inclure l’adolescence, qui se singularise sous le signe de la crise et de la dramatisation. Des axes de recherche thématiques touchant à la définition de l’enfance (« présences animales », « l’énigme du mal », « le jeu en dramaturgie jeune public »), à des supports (l’album, sa matérialité, son rapport au livre d’art), à des parcours de réception d’auteurs étrangers (Maurice Sendak, lors d’un colloque coorganisé avec la BNF) s’accompagnent d’une réflexion sur la construction du concept de « littérature de jeunesse » et sur l’histoire du discours critique et militant. Un intérêt particulier est porté aux questions de transmission.
Le projet scientifique entamé en 2018 s’intitule ainsi « Patrimoine(s) en mouvement : canon, formation, transmission », et se décline en 2 volets :
- Patrimoines culturels en littérature de jeunesse : la réception intermédiale des œuvres patrimoniales aujourd’hui : réflexion sur les évolutions, dans l’histoire, des rapports entre arts et enjeux éducatifs, projet porté par Béatrice Ferrier ; « Médias et littérature au 20ème siècle : vulgarisation, éducation, transmission », projet coordonné par Christine Prévost (premier colloque en mai 2019 à Amiens, « Claude Santelli et Le Théâtre de la jeunesse : quand la télévision adaptait le patrimoine littéraire) ; manière dont se renouvellent et se transmettent en littérature les répertoires oraux de l’enfance (comptines, etc.), projet porté par Isabelle Olivier.
- La littérature de jeunesse comme patrimoine : pour une histoire réflexive des corpus et de leur médiation : programme de conférences « Grandes figures » animé par Francis Marcoin ; travaux sur le Fonds CRILJ/Robinson, et notamment sur la figure de Raoul Dubois ; exploration de l’intermédialité du format album, du point de vue de ses potentiels narratifs (Florence Gaiotti) ou matériels (Eléonore Hamaide) ; réflexion sur la canonicité ou la légitimité des productions culturelles pour la jeunesse (projet porté par Anne Besson).